Et la crise de l’accès au logement au Canada continue d’empirer. En 2019, 60 % des ménages pouvaient de permettre un logement en copropriété selon leurs revenus. Moins de cinq ans plus tard, en 2023, ce chiffre a baissé à moins de la moitié, soit 45%.
Présentement, la débâcle ne semble pas près de s’arrêter puisque les prix moyens des maisons continuent de s’envoler, surtout dans les grands centres comme Vancouver et Toronto, deux villes où la Banque Nationale du Canada fait état de prix de l’ordre de 1,2 millions de dollars.
L’augmentation du coût de la vie et la popularité du travail hybride a mené à deux situations parallèles intéressantes. Premièrement, alors que les gens quittent les villes pour des habitation plus abordables, la durée des déplacement au travail a atteint des niveaux record. En même temps, les entreprises et les bailleurs de bureaux sentent une pression à créer des espaces et des expériences qui justifient le temps, les efforts et les coûts pour s’y rendre. La proximité du travail était un facteur pour les résultats économiques et sociaux bien avant la pandémie, mais avec son impact qui s’accentue, les priorités immobilières sont sous les projecteurs.
Banlieue : un remixage
Cette confluence de défis pousse les villes à repenser leur façon de créer des collectivités, créant un plus grand attrait pour les marchés à usage mixte. Ceux-ci combinent les espaces résidentiels, commerciaux et récréatifs pour créer un style de vie plus intégré tout en abordant la question d’accessibilité en général, grâce à des habitations en plus forte densité, des coûts de déplacement réduits et l’accès aux services essentiels dans des quartiers parcourables à pied. Tous des facteurs importants.
Les promoteurs et les bailleurs jouent un rôle central dans la création de collectivités dynamiques à fonctions multiples qui permettent l’accès à des lieux de vie et de travail pour les résidents. Sans compter que l’adoption de cette stratégie leur donne une opportunité d’accroître ou de récupérer leurs investissements dans des immeubles commerciaux sous-utilisés.
La résilience dans la ligne d’horizon
Le centre-ville de Toronto est l’une des zones les plus densément peuplées au Canada. Le cœur de la ville a connu une poussée de croissance verticale, avec des tours résidentielles et à usage mixte qui dominent le ciel. Parallèlement, les sous-marchés de Toronto semblent montrer des signes de résilience en termes de demande. Selon les informations d’Avison Young, Toronto renferme 38 % de l’inventaire de bureaux du Canada. Entre le T2 de 2019 et le T2 de 2024, les sous-marchés de Toronto avec une forte concentration de ménages ont connu une augmentation de seulement 182 points de base dans les taux de disponibilité des bureaux, comparativement à une augmentation de 555 points de base dans les sous-marchés à plus faible densité de ménages.
Une pièce du casse-tête multidimensionnel
Les experts d’Avison Young soutiennent que les promoteurs immobiliers en multirésidentiel sont de plus en plus tentés par les habitations dans ces zones périphériques des villes, hors du centre-ville, puisque ces zones permettent davantage de foyers à plus faible prix, des propriétés plus vastes, l’accès à des propriétés construites sur mesure et des opportunités commerciales voisines réussies.
Le redéveloppement des marchés des banlieues pour inclure des habitations en plus forte densité, combiné à des options additionnelles de lieux de travail, pourrait constituer une grande partie de la solution à la crise de l’accès au logement et créer un marché de bureaux plus résilient. C’est ce que nous souhaitons.
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Collaborateurs aux articles
Arlene Dedier
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- Associée, vice-présidente exécutive, Gestion de projets - Canada
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- Gestion de projet
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