Les personnes neurodivergentes, qui représentent une personne sur sept dans le monde, sont des personnes et non un bloc monolithique. Il existe un adage dans la collectivité du trouble du spectre de l’autisme (TSA) qui dit que « si vous connaissez une personne autiste, vous connaissez… une personne autiste ». Autrement dit, le TSA se présente sous des formes très différentes d’une personne à l’autre. Les personnes sont uniques avec différentes aptitudes, compétences et besoins, ce qui doit être pris en considération. Cependant, il y a certains traits communs à tenir à l’idée dans la conception des lieux de travails pour qu’ils soient plus inclusifs, notamment en créant des zones de répit où les gens peuvent se retirer lorsqu’ils sont trop stimulés.
Inclusion sensorielle
La vue
De nombreuses personnes neurodivergentes trouvent certains types d’éclairage agaçants et oppressants. L’éclairage venant du plafond est le plus désagréable. Le meilleur scénario : créer un bureau qui privilégie l’éclairage naturel, aidé de lampes de travail et de lampes de table. Conformément aux normes WELL et LEED, nous laissons entrer le plus de lumière naturelle possible dans nos bureaux. Nous fournissons aussi des postes de travail intérieurs pour les personnes sensibles à la lumière. Mais inutile d’attendre d’avoir de nouveaux bureaux pour améliorer votre éclairage. Il suffit de remplacer les ampoules fluorescentes par des options plus douces produisant moins de lumière bleue et d’ajouter des niveaux d’éclairage ajustables avec quelques lampes.
L’odorat et le goût
Les populations neurodivergentes peuvent vivre les odeurs, les textures et le goût de la nourriture différemment des autres personnes. Créez ou louez des locaux près d’une variété d’options alimentaires et envisagez différents lieux pour les consommer. Les cafétérias communes devraient être séparées des lieux de travail des employés afin que les odeurs ne perturbent pas leur concentration. Ayez des systèmes CVC qui font circuler l’air efficacement pour réduire davantage les odeurs. Dans les bureaux d’Avison Young à Toronto, nous avons isolé la zone de préparation alimentaire avec des ventilateurs extracteurs distincts de ceux des zones de travail des employés.
Le toucher
L'ouïe
La gestion du bruit est probablement l’élément le plus important pour les personnes neurodivergentes puisque celui-ci crée l’effet « ongles sur tableau noir ». Usez abondamment de techniques d’atténuation du bruit. Installez des mécanismes de fermeture en douceur sur les panneaux d’armoire, les tiroirs et les systèmes de classement. Prévoyez de la moquette et d’autres solutions acoustiques pour réduire et amortir l’intensité sonore. Installez des cabines d’isolation acoustique près des postes de travail. Adoptez le masquage sonore, un outil efficace utilisé par les ingénieurs du son pour égaliser les sons, rendant les conversations avoisinantes inaudibles. Il constitue un bon complément aux traitements muraux, aux moquettes et aux luminaires.
Zones de focalisation
L'objectif n'est pas d'isoler les personnes neurodivergentes, mais de les inclure et les soutenir dans la cohésion de nos bureaux.
Avison Young's Toronto Office
Les petits cocons, pour le calme
Le brouhaha du bureau, avec son trop-plein de stimuli, peut accabler les personnes neurodivergentes. La meilleure façon d’aborder le problème ? Créez des recoins calmes et des espaces de décompression. Voici quelques idées à retenir lors de la création de zones de bien-être :
Emplacement
Optez pour un lieu discret, en retrait, assurant l’intimité et une zone sans jugement pour les employés qui ont besoin d’un moment de tranquillité.
Mobilier
Intégrez un fauteuil inclinable au moins. Idéalement, un divan ou un banc, avec de la place pour s’étendre et une petite table pour ses effets personnels.
Éclairage et ambiance
Utilisez des sources d’éclairage indirectes avec un contrôle total sur la luminosité. Optez pour des couleurs discrètes sur les murs et des œuvres d’art simples mais sereines.
Accessibilité
Les études démontrent que les gens avec un TSA bénéficient émotivement et socialement d’une exposition à la nature. Idéalement, créez des immeubles avec des espaces extérieurs faciles d’accès.
Si l’ajout d’espace extérieur est impossible, utilisez un concept biophile pour obtenir un effet semblable. Cela implique d’intégrer des éléments naturels dans les locaux, comme des plantes d’intérieur et des murs végétalisés. Nos bureaux de Londres possèdent même un arbre central.
L’inclusivité est essentielle
Il est essentiel de s’assurer que chaque employé a un accès immédiat aux espaces que nous avons décrits pour un cadre de travail vraiment inclusif. Les espaces silencieux et de répit doivent être bien situés pour être accessibles à tous sans nécessiter de planification exhaustive ou des réservations exclusives.
Avec une une approche « premier arrivé, premier servi », ces espaces présentent un soulagement rapide sans attirer l’attention sur les personnes neurodivergentes qui ont besoin de recul. Cette stratégie aide non seulement à maintenir la dignité des personnes avec des besoins différents, mais crée aussi un environnement privilégiant l’égalité où le bien-être de chaque employé est valorisé et soutenu.
L’implication des employés neurodivergents dans le processus conceptuel de ces espaces est bénéfique, voire essentiel. Une discrète collaboration avec ceux qui bénéficieront de ces zones assure que leurs besoins soient comblés. Si votre entreprise a instauré des groupes d’affinité pour les employés neurodivergents, c’est un bon endroit où commencer. Cette approche assure des points de vue fort utiles et un sentiment d’engagement et d’appartenance.
Collaborateurs aux articles
-
Associée, Directrice principale
-
Consultation en milieu de travail, États-Unis
-
Associée, Vice-présidente exécutive
-
Gestion de projet, Canada